Par thierrydeparis
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recit gay de

Vendredi matin, 8h30
 Il faisait frais ce matin la et je m’étais mis un peu à l’écart, adossé contre un mur. Ma classe et moi attendions que nos professeur vienne nous chercher pour nous amener dans la salle. En effet, drôle d’organisation, en début de matinée et d’après midi, au lieu d’aller directement en cour, on devait se ranger sous un préau devant l’endroit correspondant à notre salle. Je me sentais triste, je n’avais toujours pas eu de nouveau contact avec Thomas, et j’avais du mal à me concentrer, d’où la baisse de mes résultats. Quand soudain, quelqu’un m’a doucement tapoté l’épaule. Un peu surpris et encore dans la lune, je me retournai vivement. Mes yeux se sont écarquillés de stupeur lorsque j’ai reconnu celui qui était devant moi : mon voisin.
 - Salut ! Tu vas bien ? Me demanda t-il et sa voix résonna à mes oreilles comme un chant divin.
 Surpris, je ne répondis pas tout de suite. Voyant mon embarra, il reprit :
 - Dis moi, tu fais du skate ?
 - N… Non, bafouillais-je.
 - Du roller ?

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 Encore une fois, la réponse fut négative. Qu’est-ce que je m’en voulais…  
 - Bon, c’est pas grave. Je passerai peut-être chez toi samedi ou dimanche
 Puis, voyant que sa classe était déjà partie, il fit volte face pour la rejoindre à grands pas. Et moi, je restai là, paralysé.
 - Attend ! M’écriais-je, mais il était déjà loin. Comment tu t’appelles… ?
 Ma voix s’éteignit dans un murmure. J’avais été à deux doigt de connaître son nom. Je n’allais pas me plaindre, j’avais enfin une chance de l’avoir chez moi, dans ma maison. Cette nouvelle m’emplit de joie, mais dès qu’il était parti, la tristesse retombait sur moi comme un poids. Ce n’était qu’en sa présence que je regoutais à la joie de vivre. Quand je me suis retourné, je me suis rendu compte que j’étais le seul dans le préau. Thomas m’avait tellement captivé que je n’y avais pas fait attention. Et Nicolas et Frédéric ne m’avaient même pas attendu, à quoi ça servait d’avoir des amis ? Et me voilà obligé d’aller chercher un billet de retard.


 Tout le week end, j’ai attendu, mais vain. Jamais, je n’aurais imaginé qu’une telle souffrance soit possible. Je l’aimais presque à en mourir. Mourir… je dois dire que cette idée m’avait déjà effleuré l’esprit. À quoi bon vivre sans lui ? Pourquoi s’acharner à exister quand son existence n’a plus de sens ? Chaque soir, j’étouffais mes sanglots la tête perdue dans les plis de mon oreiller. Plus que de savoir son nom, il me fallait une photo, ou une vidéo. Je voulais immortaliser son visage, pouvoir le chérir en secret, caché aux yeux de tous. Mais je savais ma lutte désespérément vaine. Toutes mes craintes, tout mon ressentiment, masseraient au fond de moi et m'épuisaient à la longue. Je devais me libérer, vider mes scrupules, je voulais déverser tout ce que j’avais sur le coeur. Une seule question me venait alors : à qui ? À qui avouer l’inavouable ? À qui annoncer que l’aîné de la famille n’était autre qu’un homosexuel ? J’ai fini par trouver une réponses et celle-ci va peut-être vous paraître puéril, mais je ne regrette rien. J’ai toujours eu une vocation pour la lecture et l’écriture. Petit, je m’attaquais à de gros volumes et je tâchais de prendre les livres les plus épais que je trouvais. Mais je m’éloigne un peu du sujet. Dégoûté par toutes les vidéos crasseuses que l’on pouvait trouver sur internet, je m’étais habitué à lire des récits érotiques.

 

Je me plaisais à suivre les histoires de gens de mon âge qui, comme moi, perdaient leurs repères et souffraient d’un amour fou et honteux. Honte ? Oui, j’avais honte. Honte de moi-même, de ce que je devenais. Il m’a fallu du temps avant de trouver doctissimo, mais une fois ce site connu je m’empressais de m’y confesser. J’ai alors rédigé des pages sur cette histoire. J’avais parfois peur d’y mettre un peu trop de ma personne, de mettre mon essence même dans mes lignes, mais une fois la première ligne achevé, je n’ai plus pu m’arrêter. J’ai alors, chaque soir, rédigé mes sentiments, en prenant bien garde de changer les lieux, même si je doutais que quelqu’un ne me reconnaisse. Écrire fut bientôt une habitude, une habitude qui allais sans que je le sache, changer ma vie et me faire passer une porte alors que je restai coincé sur son seuil.


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